Sundai presents « Bordeaux Delicacies » by Nigel Gavus

Pour accompagner la sortie de « Bordeaux Delicacies », on a posé quelques questions à l’auteur Nigel Gavus. L’occasion d’en apprendre un peu plus avant de visionner la vid sur notre chanel.

Est-ce que tu peux te présenter ainsi que les gars avec qui tu as filmé ?

Bonjour, je m’appelle Nigel Gavus et je suis de Vienne, en Autriche, je suis un cinéaste et artiste visuel. Pour ce projet, je skate aussi aux côtés de mes collègues. Luci, un ami m’a demandé de venir à Bordeaux avec lui pour passer du temps avec certains de ses potes de Magenta Skateboards. Je l’ai donc rejoint pour une semaine. J’en ai aussi parlé à Fred Plocque-Santos et lui ai demandé s’il serait là aussi. Fred a donc débarqué de Barcelone en Flixbus et nous a gentiment proposé d’héberger Samu, le pote qui nous a emmené en van. Samu a conduit deux jours d’affilée entre l’Autriche et Bordeaux. Il m’a dit qu’il mâchait des fèves de cacao pour ne pas s’endormir. Alex nous a laissé dormir chez lui et Pierre a également hébergé Samu et Fred à un moment donné car ils devaient faire environ 15 km de vélo en montée au milieu de la nuit, après les sessions. J’avais rencontré tous les Bordelais en 2016 à Barcelone lorsque j’y habitais. Je suis également devenu très proche de Fred au fil des années, et dans ma dernière vidéo FANDANGO (2017), il avait eu une part vraiment cool. Tout avait été filmé en quelques mois. Si tu ne l’as pas vu, tu devrais aller y jeter un œil. 

Celui qui a la dernière part (je n’ai pas son nom, désolé) me rappelle Jimmy Carlin, il a l’air fou et son skate a l’air imprévisible. Tu pourrais me parler un  peu de lui ?

Oui, tu parles surement de Samu. C’est un personnage spécial et je pense que son skating parle vraiment de lui-même. C’est quelque chose d’unique chez lui et c’est vraiment difficile à exprimer avec des mots. Il fait partie de ces gars qui s’en fichent vraiment et qui s’amusent juste sur leur planche. S’il est inspiré, il va filmer quelque chose mais il y a aussi des moments où il n’aime pas du tout être devant la caméra. Il faut avoir de la chance pour l’avoir.

Il a décidé de venir spontanément et m’a dit au téléphone qu’il viendrait et resterait une semaine. Après notre trip, il est parti en Normandie pour faire du surf je crois et plus tard il est parti travailler dans les vendanges ailleurs en France. En fait, il est toujours en route et là il travaille actuellement comme cuisinier en Suisse, pour encore environ un mois. Je dirais que c’est définitivement un bon ami, et en fait, nous passons plus de temps ensemble en dehors de la planche. C’était donc sympa de partager quelques sessions car c’est assez rare habituellement.

Qu’est-ce qui rend la ville de Bordeaux si particulière ?

Bordeaux est une ville vraiment chaleureuse, et tellement différente des autres villes de France je pense… elle me rappelle un peu Graz, ma ville natale. C’est de là que Samu et moi sommes originaires, c’est une petite ville du sud de l’Autriche. A Bordeaux, j’aime juste rouler, sans utiliser les transports en commun, parfois me faire tirer par Pierre avec son vélo « électronique ». Il y a tant de spots à skater, de la bonne bouffe, une scène cool, des petites rues mignonnes ainsi qu’une lumière très particulière je trouve. Avant, je ne connaissais Bordeaux qu’au travers de vidéos… J’aimais beaucoup les anciennes vidéos de Magenta, notamment la série « Minuit ». C’étaient définitivement une énorme source d’inspiration et c’était cool d’avoir pu passer une journée avec Yoan Taillandier. Il est certainement l’un de mes filmeurs et monteurs préférés dans le domaine du skate.

Je pense que c’était une bonne idée que nous n’ayons pas prévu de filmer quelque chose à l’avance, j’ai juste apporté la caméra et tout s’est fait au feelinng. C’était vraiment cool d’avoir deux filmeurs expérimentés dans l’équipe avec Luci. C’est le mec qui a lancé Turtle Productions Vienna et qui a également collaboré avec Magenta Skateboards. J’ai eu la chance d’être cette fois-ci devant l’objectif, avec lui comme deuxième filmeur. Un grand merci également à Alex Richard qui nous a laissé dormir chez lui toute la semaine, il est si humble et si gentil. Il m’a offert une planche, nous a fait découvrir la ville et nous a proposé quelques délices bordelais, comme le Canelé ou les Dunes Blanches. C’est marrant de voir à quel point les bordelais adorent manger des choses sucrées le matin. Malheureusement, Alex s’est fait une cheville très rapidement.

En combien de temps avez-vous réalisé ce projet et quelles caméras avez-vous utilisé ?

Comme je l’ai déjà dit, j’ai juste apporté ma Sony Vx1000 et quelques films super8. Nous n’y sommes restés qu’une semaine mais nous sommes revenus avec beaucoup de séquences. C’est le problème quand on capture simplement ce qui se passe, des choses spontanées, sans essayer de faire les tricks les plus difficiles, on a plutôt cruiser à travers la ville et on a plus cherché à s’amuser. Il est rare de ne pas voir Fred sauter sur un rail dans une vidéo, cette fois on le voit plutôt droper l’arche d’un pont ou utiliser un « Tapis Magique » sur sa planche comme Aladdin. Sur ce projet, il a abordé les choses avec douceur et était plus soucieux d’être un bon hôte pour nous. Il était certainement la personne qui motivait tous les mecs à skater et à découvrir la ville d’une certaine manière, en prenant vraiment bien soin de nous. Être avec lui est toujours très inspirant.

As-tu une anecdote de tournage ?

Le deuxième jour, nous avons malheureusement été témoins d’un accident de moto juste à côté d’un spot de skate. Alex a essayé d’aider cette personne et d’appeler l’ambulance, etc. c’était vraiment très angoissant, d’être confronté à la mort. Ça te fait remettre les choses en perspective et tu réalises que chaque instant pourrait être le dernier.

Côté histoire amusante, j’ai longuement observé Fred pendant le voyage et j’ai réalisé qu’il mangeait souvent un certain type de biscuits (Petit Ecolier de LU). C’est une marque qui n’est vendue qu’en France, je pense qu’il y a un peu de nostalgie derrière cela, car il vit à Barcelone depuis plus de dix ans. C’est pour cela qu’on a fait un clin d’œil à son petit rituel dans la vidéo. A un moment donné, on le voit sortir d’un trou d’un chantier et manger un Petit Ecolier au milieu de la line de Luci. J’ai envie de filmer bien plus de trucs comme ça. Dans notre cas, cela correspondait également bien au thème et au titre de la vidéo.

Pour la dernière chanson, tu as choisi « Je suis venu te dire » était-ce un hommage à Jane Birkin décédée il y a peu ? Ou aimais-tu juste cette chanson et les chansons françaises en général ?

Je suis vraiment passionné de musique, et j’aime bien sûr aussi beaucoup de choses artistiques qui viennent de France, d’un point de vue musical, mais aussi côté cinéma. Je suis inspiré par de nombreux cinéastes comme Bresson, Truffaut, Chris Marker, Agnes Varda etc. pour en citer quelques-uns et j’aime beaucoup la culture en général. C’est drôle maintenant quand j’y repense, je porte un maillot français dans un des clips de la vidéo. Mais bon, c’était probablement une décision inconsciente d’utiliser la reprise de Jane Birkin par « Stereo Total », un groupe allemand des années 90. Disons que c’est un hommage à Jane, Serge Gainsbourg qui si je me rappelle bien a écrit cette chanson et à la chanteuse Françoise Cactus de  « Stereo Total », également décédée récemment. Quoi qu’il en soit, j’aime la façon dont la bande-son fonctionne dans son ensemble.

Quels sont tes projets futurs ?

Je travaille sur un documentaire essai que je vais tourner dans différents endroits en Europe et j’ai des trips prévus jusqu’au printemps… j’ai donc apporté mon matériel photo avec moi et je serais également prêt à filmer du skateboard. Ce sera en Allemagne, en Belgique, en France, en Espagne et peut-être au Maroc. Il y aura donc peut-être une autre vidéo qui sortira bientôt. Travailler en collaboration avec des compagnies pourrait également être intéressant et rendre les choses beaucoup plus faciles notamment au niveau des voyages. Mais avant tout, je veux à nouveau skater et filmer davantage, car être dehors avec ses amis, créer ensemble est probablement l’une des choses les plus épanouissantes pour moi en ce moment.

Merci! À plus!

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