ITW – HALFPIPE RECORDS

Samedi dernier se déroulait une soirée pour le moins original. Une mini avait été installée au beau milieu du Point Ephémère pendant que les gars de Halfpipe Records mixaient. Une scénographie incroyable que public et les skateurs ont grandement apprécié.

Halfpipe Records, vous pouvez vous présenter, les membres, ainsi que le concept.

Halfpipe Records, c’est un label de musique lancé mi-2022 par Paul, Thomas et moi (Matthieu). Comme le mot « Records » l’indique, le but premier d’Halfpipe, c’est d’être un label, et donc de sortir de la musique. On est tous les trois musiciens, djs et producteurs, et on est passionnés de musique depuis petits. Pour te présenter un peu l’histoire du projet, Halfpipe est né dans un appartement à Montparnasse, en 2022, dans lequel on était en coloc avec Thomas depuis deux ans. La musique rythmait la vie de coloc : on pouvait passer des soirées et week-ends entiers à parler musique, à en jouer. On savait qu’on allait lancer quelque chose un jour, un projet musical, un collectif… On ne savait juste pas quand et quoi exactement. Après de longues périodes de tergiversation, d’interminables « On le lance ? On le lance pas ? », on décide de créer le label, que l’on nommera dès sa création Halfpipe Records, référence immédiate à la culture skate que l’on aimait et fantasmait tant plus jeunes… Trois mois plus tard, je croise Paul, un ami de longue date avec qui j’avais l’habitude de mixer il y a quelques années. Je sais sa passion pour la musique, je lui présente le projet ; il adhère, vient mixer à une de nos soirées, puis rejoint l’aventure. Dès le début, on savait que la musique serait l’élément principal, mais qu’Halfpipe ne serait pas uniquement musical. On a toujours conçu Halfpipe Records comme un projet plus large, un lifestyle, un moyen de regrouper sous une même entité toutes nos influences artistiques et culturelles, notre manière de vivre, les moments entre potes, nos goûts musicaux, notre sensibilité à toutes les formes d’art. On est donc évidemment très attachés à la musique, mais la vidéo, la photo, l’événementiel, le graphisme sont des composantes majeures du projet aujourd’hui. Halfpipe est donc un nom de label hyper cohérent pour nous. C’est un clin d’œil direct au skate, au lifestyle qui lui est propre, une référence à une esthétique très singulière, que la discipline épouse depuis des années et qui nous touche tout particulièrement. On a beaucoup skaté étant plus jeunes et on a souvent été fascinés par la culture skate et ce qu’elle dégageait. L’esthétisme propre à la discipline, la manière de filmer, de raconter des histoires simples entre potes dans les parts, de shooter, d’écouter la musique en crew pendant une session, l’esprit très communautaire… énormément de codes propres au skate nous parlent et nous ont inspiré. Aujourd’hui, dans le projet, les clins d’œil au skate sont presque omniprésents. Déjà, dans son nom, mais aussi dans notre DA (fish eye, vhs, argentique, vibe globale de crew, etc.) et récemment via les événements que l’on organise avec Halfpipe, dans lesquels on essaye de pousser le délire un peu plus loin à chaque fois entre musique et skate.

Est-ce qu’il y a des skateurs/DJs qui vous inspirent ?

Côté DJs, pas forcément. Il y a pas mal de djs qui sont super bons aujourd’hui, mais c’est pas vraiment là qu’on trouve nos inspirations principales. Dans la musique, les gens qui nous inspirent énormément, ce sont des artistes, compositeurs ou producteurs. Souvent, les artistes qu’on kiffe, c’est ceux et celles qui arrivent avec des styles très marqués, bien à eux, et qui innovent. Je pense par exemple à Vegyn, Kevin Parker (Tame Impala) ou, sur la scène française, quelqu’un comme Eloi, qu’on adore. Côté skate, la question est plus dure, aha. On suit pas mal ce qu’il se passe dans le skate sur les réseaux, on mate beaucoup de vidéos, mais on n’est pas forcément attachés à des skateurs en particulier. Par contre, y’en a certains qu’on kiffe bien et, comme pour la musique, c’est souvent ceux ou celles qui ont leur style à eux, très particulier et atypique, comme Nick Boserio, qui nous éclate bien sur Insta.

Vous aviez déjà testé le concept ailleurs ? Au Cosa Nostra notamment…

Yes, enfin pas vraiment le même concept. Au Cosa Nostra, c’était vraiment un événement autour du skate, dans un lieu identifié comme étant un endroit de skate (en l’occurrence un skatepark), où l’on a ramené des enceintes et des dj sets. Là, avec nollie in the club, la démarche est différente : l’idée est vraiment d’amener du skate dans un lieu identifié comme étant musical (en l’occurrence un club/ salle de concert). Le résultat est donc vraiment différent : la musique est au premier plan et le skate vient la sublimer.

Samedi dernier, c’était une première dans un Club ?

Oui ! Et quelle première ! Aha ! C’était vraiment ouf. Première fois dans un club, ça nous tenait vraiment à cœur d’aller au bout de notre démarche artistique, de montrer ce qu’on voulait montrer aux gens, de concrétiser ce que l’on avait en tête depuis des mois. En posant une mini rampe dans un club, on ramène vraiment l’esthétique skate dans la musique, on est fidèles à notre démarche initiale qui est de faire tous ces clins d’œil directs à la culture skate que l’on kiffe tant (visuellement et dans l’esprit). Y’avait une vibe globale assez ouf dans la soirée, très saine, très bienveillante. Ces valeurs, hyper importantes pour nous, se sont retrouvées spontanément dans la soirée, et je pense que la commu skate n’y est pas pour rien : y’a une vibe ultra communicative et simple qui se dégage du skate, que les gens ont kiffé.

Comme vous vous y êtes pris pour organiser l’event ?

L’orga de cet event était un peu sur deux points majeurs : d’un côté, il fallait monter le projet avec le point F, de l’autre, il fallait s’occuper de la scéno. Côté point F, on avait déjà mixé là-bas, donc on connaissait déjà Baptiste, de l’orga. Après notre premier dj set là-bas cet été, on lui avait parlé d’un projet de scénographie autour de skate dans le club ; il a tout de suite accroché et, au retour de l’été, on a posé la date du 11 novembre. Un peu short dans les faits, mais on y est arrivés, aha. Y’a eu pas mal de questions de sécu en amont, que Gauthier, régisseur au point F, nous a pas mal aidés à soulever. Côté prod de l’event et conception de la mini, c’était avec Skatepharma qu’on a traité. Enfin, pas initialement. Au début, c’était avec le skateur Matteo Jardinet qu’on réfléchissait, puis il nous a mis en contact avec Skate Pharma.

Photos by Valentin Izzo

Yes Oscar, il est trop fort

Yes, c’est ça, aha. Très cool Oscar, heureusement qu’il était là d’ailleurs. Sinon, étant donné les délais, je ne pense pas qu’on aurait pu organiser à temps l’event. En fait, la mini était déjà conçue par Oscar, donc on est arrivés avec les dimensions précises de la scène du point F et il nous a dit qu’elle pouvait bien fitter. Pas de conception uniquement pour l’event donc. On a bien kiffé travailler avec lui ; côté logistique et installation, c’était vraiment rôdé, il est chaud Oscar, aha. Peut-être qu’on fera à nouveau quelque chose avec lui dans un autre lieu bientôt, qui sait ?

Ça n’a pas fait flipper Le Point Ephémère de ramener un skatepark – bon, en l’occurrence, une mini – et des skateurs dans un club ?

Ah ben écoute, je pense qu’on a de la chance à Paris d’avoir des lieux culturels comme le Point F, super ouverts et curieux de monter de nouveaux projets. Il y avait naturellement quelques interrogations qu’il fallait soulever en ce qui concerne la sécurisation du lieu, mais, dans l’ensemble, si on prend les précautions nécessaires, ça se fait bien. On a installé un grillage en fer (comme ceux pour les enclos de poule) entre la scène et le public. Heureusement qu’on l’a installé d’ailleurs ! T’aurais vu la gueule du truc à la fin de la soirée ! Il avait en lui la forme de plusieurs boards, aha !

Comment l’événement a été reçu par le public et les skateurs ?

Vraiment trop trop bien ! On ne s’attendait pas à autant de retours d’ailleurs. À J-2, on était sold out et il y avait +200 personnes sur liste d’attente… On était tellement contents ! Côté public, l’event a vraiment plu !! Déjà parce que, visuellement, le concept change de ce que l’on peut voir dans un club / salle de concert. C’est vraiment hyper esthétique une rampe de skate, et des skateurs qui rident une rampe sous les lights d’un club. Ensuite, il y avait une énergie qui se dégageait du crew de skateurs qui a vraiment marqué les gens. Le public a trop kiffé. Une énergie ultra communicative qui a vraiment dynamisé la soirée et les dj sets. Côté skateurs aussi, l’event a été super bien reçu. On a reçu des messages adorables de skateurs venus ce soir-là. Les quelques skateurs qu’on a croisés à la fin de l’event avaient l’air vraiment d’avoir passé un putain de moment, et voir le sourire aux lèvres de tous à la fin d’une soirée c’est tellement ouf ! Y’avait une communion assez naturelle qui se faisait entre le public et les skateurs. On voyait que ça se répondait mutuellement, que l’ambiance et les cris du public dynamisaient le skate sur scène et inversement. J’ai encore l’image de certaines personnes dans le public qui avaient arrêté de danser et qui restaient pourtant là, obnubilés par la scénographie.

Vous, qu’est-ce que vous avez ressenti ?

Qu’est-ce qu’on a ressenti ? Des frissons mec ! Franchement, on était les premiers étonnés du résultat, aha. Je me revois encore rentrer dans la salle après avoir passé un petit moment dehors… Une énergie de fou dans le club (je crois que c’était le remix par prozak de pump it), les skateurs et skateuses sur scène qui avaient une énergie assez folle. On est vraiment contents du projet qu’on a monté, et on a vraiment hâte de nollie in the club #

J’imagine qu’il y aura d’autres éditions avec de plus grandes installations ?

Yes, yes, yes !!! carrément. On ne peut pas encore dire où ni quand, car on n’a pas de date précise, mais on sera encore sur Paris pour la prochaine, dans quelques mois, capacité plus grande, scénographie + impressionnante… ça va être chanmé.

A la Dime avec un Volcano ouuu ?

Ahahaaha. Faut qu’on voie ce qu’il est possible de faire et surtout où est-ce qu’on le fait. Mais c’est sûr que les challenges Dime sont assez fous en termes d’énergie dégagée. C’est ce qu’on essaye de viser en ressenti en tout cas ; à la fin du set, l’énergie était assez folle.

Sur les réseaux, on peut vous trouver sur quelles plateformes ?

Principalement sur Instagram en tapant halfpipe.records et sinon on se met à Tiktok, mais c’est encore très embryonnaire. Sinon, toutes les sorties du label dès 2024 seront dispos sur toutes les plateformes de streaming habituelles.

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