ITW – DJOKO
Dimanche 31 mai, une douce folie s’est emparée de Biarritz, la paisible. Pendant quelques heures, plus d’un millier de skateurs ont bombhillé le bitume cette élégante ville de la côte basque. A l’origine de cet évènement sauvage et à la fois militant, on retrouve Djoko et son équipe de production. Il m’a offert de son précieux temps pour discuter et me raconter les coulisses ainsi que la symbolique derrière cet event.
Es-tu l’ennemi public numéro 1 à Biarritz suite à l’organisation de cet évènement sauvage ?
Si c’est le cas, je ne suis pas au courant, mais dommage ça m’aurait bien fait triper.
Quel était l’objectif, le message que tu souhaitais porter à travers ce rassemblement ?
L’objectif principal était de réaliser un film avec mon équipe de prod (Theo Preuilh, Baptiste Derrien, Thibault Hausseguy, Claudia Lederer, Thomas Aulagner, Flo Miot-Bruneau, Flo Cuzbeh et Sarah Witt) et de passer au PSSFF -Paris Skateboard and Surf Film Festival- en septembre à Paris. Le message qu’on souhaitait faire passer à travers ce Film et à travers cette journée c’est ce sentiment de liberté qui nous fait vibrer lorsqu’on pratique ce qui nous inspire. Cette liberté qu’on peut avoir tendance à oublier depuis Janvier 2020 mais qu’on a retrouvé quelques heures dimanche dernier.
Est-ce que les contests sauvages à la Thrasher Halloween Hellbomb de Longbeach t’ont inspiré ?
Evidemment, gros big up a toutes ces légendes !! En tout cas j’espère que demain, nous aussi nous deviendrons une source d’inspiration.
Penses-tu que le skate français dans sa globalité est peut-être parfois trop lisse, aseptisé dans sa proposition ?
100 % trop lisse, sûrement parce qu’on traine en bande, qu’on fait un peu de bruit et qu’on ne boit pas que de l’eau. Les choses avancent petit à petit mais il faudra plus de gros bordel comme dimanche pour qu’elles avancent véritablement !
Avais-tu envie grâce à cet event sauvage, de rappeler que le skate se déroule dans la rue, sans règles, sans conventions ?
Mon envie première je le redis, c’était de réaliser un film. Nous n’avons pas juste rappeler que le skate se déroule dans la rue sans règles et sans conventions, NOUS L’AVONS FAIT !
Un avis à propos du skate aux JO, qui est totalement à l’opposé de cet event sans règles ?
C’est une bonne chose que notre sport puisse enfin être représenté en tant que tel sur la scène internationale. Ça va pousser les jeunes et aider à financer de nouveaux projets d’enfer. En revanche il ne faudra pas oublier d’où nous venons et qui nous sommes ! Il ne suffit pas de skater pour être un skateur 🤘.
Comment se déroule la relation entre les riverains de Biarritz et les skateurs ? Sont-ils dans je rejet ou l’acceptation ?
La cohabitation entre la folle jeunesse du pays et la petite bourgeoisie Biarrotte match plutôt bien. En fait Dimanche, tout le monde matchait super bien !!
Était-ce aussi une manière de décompresser après toutes ces restriction prises contre la pandémie ?
Une manière de respirer, complètement. FUCK COVID 19
Ou s’est déroulé précisément l’event ?
BIARRITZ <3. On a donné RDV à 19h au Parc Mazon, sur un fronton, lieu représentatif de la culture basque. 20h en haut de la rue de Madrid pour faire le downhill de la Milady et clôturer à 20h30 sur la plage de la Milady avec quelques bières. Sunset et départ avant le couvre-feu.
D’où venaient les skateurs ? S’agissait-il de locaux essentiellement ?
En grande partie, mais tout le monde voulait participer à cette journée et à ces 2H30 de folie. Il y avait des teams de Bordeaux, Marseille, Paris, Bilbao, San Sebastian etc….D’ailleurs tout le monde était bienvenu à condition d’être accompagné d’un STREET SKATE.
Comment vous êtes-vous organisé pour que tout se déroule convenablement, pour emmener les skateurs d’un point A à un point B, sécuriser les routes pour le hill bomb etc… ?
Organisation A LA CHOUNE complet. Nous avons lancé la com seulement 3 jours avant, en voyant les partages et les likes augmenter nous avons commencé à comprendre que nous allions avoir besoin de renforts : plus de Cams, plus de potes bénévoles, plus de modules etc…
Le jour J une charte était distribuée aux plus nombreux avec l’attitude à tenir pendant cette journée : RESPECT. Pour bouger tout le monde, c’était au feeling. Le mégaphone nous a planté en pleine journée. Heureusement, nous avions quelques ressources en therme de cordes vocales.
Nous avons sécurisé les routes à l’aide de panneaux de circulation trouvés la veille sur la route, de nos copains et de leurs forces de persuasion et de pharmaciennes bénévoles en cas d’accident. Toute cette organisation était optionnelle, toute la communauté agissait naturellement de la sorte !
Y aura-t-il d’autres événements de ce genre à l’avenir ? Dans d’autres villes ?
Je voudrais bien laisser un peu de suspens mais je vais me faire taper sur les doigts. Nous travaillons jours et nuits sur la réalisation du film et l’organisation d’un événement similaire l’année prochaine. Pour nous aider et nous soutenir : @btz_downhill, une cagnotte leetchi est en cours pour nous aider à finaliser ce projet et pour construire un skatepark au Ghana !
J’ai appris dans un média local que la police de Biarritz cherche aujourd’hui à identifier les organisateurs et une procédure pour entrave à la circulation et occupation non autorisée de la voie publique est en cours. Où en êtes-vous avec cette affaire ? Que risquez-vous concrètement ?
Les médias locaux ? Le Parisien ? Bullshit, les forces de l’ordre connaissaient l’identité de l’organisateur avant même que nous commencions les hostilités. Je pense que nous ne risquons pas grands choses. Auquel cas la cagnotte nous aidera à financer une potentielle contravention. Mais surtout, ca valait tellement le coup !
Jordan Sevellec aka DJOKO
L’équipe de prod:
- Claudia Lederer / Women empowerment, Keks empowerment & Environnemental activist
- Thomas Aulagner / De la mode à la keks nation, il n’y a qu’un pas.
- Theo Preuilh / ( DIRECTEUR DE LEQUIPE DE PROD) . Btz youth . Water camera operator, ALC represent, là pour les bonnes images et la bonne bivouac.
- Flo Cuzacq / dit Cuzbeh, film maker depuis les montagnes jusqu’à la cote atlantique.
- Thibaut Hausseguy / Derrière la caméra ou le comptoir, tout va comme sur des roulettes
- Baptiste Derrien / aka Braton, Smurf, Skek’s, Filming et ALC
- Flo Miot Bruneau / feel good creator, pour écrire l’histoire des keks
- Sarah Witt / War reporter & Keks Press Operator
- Jordan Sevellec / Djokeks, surf skate and Rock’n’Roll. From Graphic designs to film making.